samedi 6 janvier 2018

Réseaux sociaux et romance, épisode 2, ces statuts qui nous laissent dubitatifs.

crédit photo : Alice in Wonderland, Walt Disney (1951)
En cette nouvelle année, j'ai pris de bonnes résolutions.
Ah ah ah.
Lol.
À l'image d'une plante carnivore émergeant entre deux articles et trois chroniques assassines, j'ai reçu l'ordonnance suivante : exprimer ses pensées les plus mesquines, c'est l'assurance d'une bonne santé digestive. Les réseaux étant ce qu'ils sont - In Facebook, we trust - bienvenue dans un monde ou chaque nouveau statut repousse les limites de la drôlerie (ou du bon vieux facepalm).

Le statut de l'arrosoir (oui, bon, de l'arroseur arrosé) : oups, je m'ai fait prendre, c'est trop pas de chance, quand-même ! Quand tu tombes sur un statut furax, et que tu comprends rapidement que ça fait référence à une dénonciation pour avoir piraté des ebooks. Merci quiiii ?

Le statut flingueur : comment pulvériser la com de son éditeur en une phrase. Ou l'art bien connu de l'auteur maudit au caractère de sanglier sous tranxene. Sans sa muselière, le caractériel est vite ingérable. Plus rigolo, dès qu'il voit un sujet boiteux comme un jeu de quilles, il shoote dedans, en balançant trois mots acides sur la page de l'éditeur. Ingrat, il anéantit scrupuleusement toute tentative de promotion en rappelant combien il peut inspirer des envies de décapitation au sécateur.

Le statut quémandeur : pour exister aux yeux du public, il faut l'im-pli-quer ! Trouver le titre de son prochain roman, le prénom du héros, sa profession, la couleur de son slip... on rencontre de plus en plus d'auteurs qui confondent sollicitation ludique et flagornerie. Entre la feignasse qui n'a pas d'idée, et l'indécis qui n'arrive pas à trancher, on a envie de lui demander s'il ne veut pas qu'on l'écrive, aussi, son roman (mais on s'abstiendra, il serait capable de dire oui, ce con !).

Le statut vengeur : ou l'art de lancer une meute assoiffée de sang aux trousses d'un "méchant" lecteur. Technique dite de l'affichage public. On crache un statut tout énervé ou faussement moqueur avec le nom, l'adresse et les mensurations du criminel, ou on copie des phrases entières du commentaire délictueux. Tout est fait pour faciliter l'identification. Puis on attend en buvant sa petite tisane que la meute ait débusqué la proie. C'est la chasse-à-courre 2.0. Les groupies ont remplacé les bassets, et le renard a même eu le vice de rémunérer son chasseur en achetant son livre... Magique !

 crédit photo Tony Fischer
Le statut slurp, ou l'onomatopée émise en s'auto-congratulant. Difficile de ne pas hausser les sourcils devant l'auteur qui chiale de bonheur en relisant des vieux trucs, tellement c'est beau ce qu'il a écrit (sans parler de la souplesse du mec qui s'auto-lèche les bo...). Bref. Méthode Coué à donf, si cela ne convainc pas les lecteurs, on se demande ce qui va y parvenir. Écrire un vrai bon texte, peut-être ?

Le statut schizophrène, ou quand le mec se reproche de déchirer les ventes avec de mauvaises romances, alors que son nom de plume sérieux cultive des nèfles. Aller jusqu'à se dénigrer parce qu'on donne au public ce qu'il a envie de lire, ça mérite un bon coup de pelle dans la tronche, histoire de réinitialiser un système vérolé...

J'aurais aussi pu parler de l'éditeur qui annonce en grande pompe qu'il laisse tomber ses lecteurs (mais s'accroche aux droits des séries abandonnées comme une bernacle à son rocher), ou le concurrent qui rate son tacle (qui lui revient en mode boomerang), mais mon médecin m'a mise en garde contre la gourmandise...

Sur ce, à tchao bonsoir et bonne année !