vendredi 29 septembre 2017

PERCÉE À NUE 5 de Scarlett Edwards


4ème de couverture
"Je suis mentalement épuisée. Je suis au bout du rouleau. Je suis dans l'obscurité à nouveau, et je n'en vois pas la fin.
Mais juste au moment où tout espoir semble perdu, une lumière apparaît au bout du tunnel. Une confession ... qui me sort de l'emprise de désespoir. Un aveu ... qui apporte de nouvelles dimensions à l'homme qui est entouré de secrets.
La révélation de Stonehart ne changera jamais ce qu'il m'a fait. Mais peut-être suffira-t-elle pour faire une différence dans ma façon de le voir ? Alors que d'anciennes questions ont eu des réponses, de nouvelles apparaissent:
Est-il possible pour un homme de changer?
Peut-il se repentir de tous ses péchés?
Et peut -être, le plus important de tout:
Suis capable de lui pardonner?"

Alors, doc, verdict ?
Mais que ça peut m'agacer d'être considérée comme une lectrice de seconde zone quand je lis un ebook ! Ce serait trop demander de bénéficier d'un texte correctement traduit et sans coquilles évidentes (mots manquants, orthographe, grammaire et syntaxe) ? Certains passages sont même à la limite de la compréhension !

Quant au fond, mon ressenti est terriblement ambivalent.
D'un côté, je me surprends à faire preuve d'une avidité malsaine face à la descente aux Enfers de Lily.
Le mode de narration rend cette série très addictive.
Mais d'un autre côté, le message sous-jacent me met dans une colère noire. Car certains éléments font désormais glisser le récit vers une romance typique milliardaire manipulateur omnipotent / pintade soumise (même si la romance est totalement tordue).
C'est le propre de la Dark Erotica, je sais.
Mais quand j'ai commencé cette série, ce n'était pas clairement énoncé, et je gardais espoir d'un cheminement logique. Meuuuuh nan, on veut du sexe, du viol et du tabassage en règle ET un happy-end.
J'en vomis mon kinder bueno, tiens (ah non, on me dit qu'il est naturel de vomir un kinder bueno).

Il n'y a donc que moi que ça interpelle ce genre de postulat tiré par les cheveux ?
On veut tellement du happy-end qu'on est prête à offrir l'absolution à n'importe quel type, pourvu qu'il soit le sosie de David Gandy ?
Z'êtes sérieuses, les meufs, là ?
Le héros serait laid, pauvre et d'une douceur absolue qu'il n’engrangerait pas une touche au pieu !
Et s'il était toujours laid, pauvre et aussi maravouté du ciboulot que l'autre milliardaire, serait-ce tolérable et excitant ?

Revenons à l'histoire.
Les "confidences" de Jeremy n'apportent rien. ça semble quand même évident qu'il est complètement obsédé par Lily. Comme il est évident que son côté psychopathe ET schizophrène ne lui permettra jamais d'être sain d'esprit.
Quant au reste, ça ne fait pas avancer le mystère. Pire, ça l'épaissit.
Mais au moins, l'héroïne a un sursaut de bon sens. Mais elle n'est clairement pas équipée pour lutter contre ce malade. Et j'ai l'impression que l'autrice ignore comment formuler cette intrigue secondaire. Du coup, elle dilue au maximum mais concrètement, cette partie n'avance absolument pas.

Par ailleurs, si les couvertures NB sont très belles et suggestives, le contenu, lui, est ultra noir. Et le boulot sur le texte reste totalement à revoir. Être en autoédition ne devrait jamais être un prétexte pour proposer de la mauvaise qualité. Quand on prétend vendre un produit, on respecte le client.

Dernier épisode pour moi, j'ai vu que la série s'étirait sur 10 volumes, je me dis qu'il faut vraiment aimer se faire du mal pour continuer.

Ceci étant, cela aura eu deux intérêts : ne pas mourir inculte et me donner des idées pour un article sur la Dark Erotica.

Verdict : indéfendable

EDWARDS PUBLISHING
171 pages

 

2 commentaires:

  1. Ce nouveau genre est très dangereux, je trouve. Certaines lectrices vont apprécier l'histoire comme une histoire, en mode distraction pure, mais demeure le risque d'être réellement influencée. Des études ont montré une augmentation nette des mauvais traitements des femmes en couple depuis la déferlante 50 Shades.
    Je suis parfaitement d'accord avec ta conclusion : même si on comprend que le personnage masculin soit sexy pour les besoins de la cause, on devrait toujours s'interroger : que serait cette histoire s'il était moins appétissant ? Que penserais-je de cette relation si c'était ma soeur, ma fille, ma mère, une amie qui la vivait ?

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    1. Tu sais, j'ai remarqué une sorte de surenchère en matière de romance contemporaine ; toujours plus de sexe, toujours plus de pratiques singulières, toujours plus de schéma amoureux singulier, il était donc logique qu'à un moment ou un autre, on glisse vers des personnages réellement "mauvais". On dirait un mélange de deux fantasmes ; celui de l'infirmière (celle qui va soigner le salaud de ses déviances/blessures) et le fameux fantasme du viol, qui fait partie des plus populaires.
      Les auteurs vont de plus en plus loin pour faire le buzz, après tout, le sujet du BDSM est sorti de sa confidentialité grâce à 50 Shades (Histoire d'O ou Sade ne s'adressaient pas à une audience aussi large).
      Là où c'est dangereux, et je suis à 100% d'accord avec ton analyse, c'est qu'en portant le pervers narcissique au pinacle, des femmes vulnérables croient être en mesure de le guérir par amour, comme un Christian Grey. Sauf que le Grey est un personnage de fiction et le vrai pervers narcissique n'est pas "soignable".

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