jeudi 14 juin 2018

GOLEM réalisé par Juan Carlos Medina


Synopsis :
"Londres, 1880. La population est en émoi après que plusieurs meurtres sont commis dans le quartier de Limehouse. Beaucoup incriminent le Golem, une créature légendaire et surtout terrifiante. Au même moment, Lizzie Cree, célèbre chanteuse de music-hall, est soupçonnée d'avoir empoisonné son mari. L'inspecteur John Kildare est chargé de l'enquête."

Acteurs :
Bill Nighy, Olivia Cooke, Douglas Booth, Maria Valverde...

Alors, doc, verdict ?
J’ai longtemps hésité à livrer une chronique de ce film, en raison du sentiment ambivalent qu’il m’a laissée, entre fascination et malaise.

Intriguée par le sujet, je m’attendais à un film d’épouvante gothique à l’anglaise. Ce n’en est pas un. Le Golem, monstre d’argile du folklore hébraïque, n’est en fait que le surnom du tueur qui sévit dans les rues de Londres. Le synopsis joue trop sur cette ambiguïté et risque de décevoir les amateurs de fantastique. Dommage.
Entre Charles Dickens, Conan Doyle et Penny Dreadful, GOLEM utilise l’atmosphère de cette fin XIXème pour distiller efficacement un ton sombre, crasseux et malsain. La trame mêle habilement le passé et l'histoire en cours, proposant aussi des scènes alternatives (les hypothèses liées à l’enquête), sans pour autant rendre le fil du récit trop confus.

Bill Nighy, que j’ai découvert dans Underworld et apprécié dans Love actually ou Good morning England, campe avec justesse un inspecteur de seconde zone, usé et dépassé. Placé en première ligne pour sauvegarder la réputation de l'enquêteur vedette en cas d’échec, il va plonger dans cette ténébreuse affaire au point d’y perdre ses dernières illusions. La sobriété, et l’élégance du comédien permettent à l’actrice principale, Olivia Cooke, d’exprimer son art, en lui laissant le devant de la scène. Derrière une apparence d’oisillon tombé du nid, cette actrice dégage une présence phénoménale. Tour à tour fragile, inquiétante, pathétique, émouvante ou grotesque, son personnage de Lizzie Cree dévore la pellicule et imprègne le film de son empreinte singulière. Douglas Booth est excellent en comédien satirique, flamboyant sur scène et bienveillant en privé.

Si le suspens n’est pas forcément le meilleur atout de ce film, l’ambiance et les qualités techniques (décors, prises de vue, costumes) rattrapent ces faiblesses. Je regrette tout de même l’aspect caricatural de la « grande révélation », qui paraît expédiée et peu cohérente avec le reste.

D’un côté, cette histoire de serial-killer à la Jack l’Éventreur est très classique, mais le traitement graphique ainsi que le jeu des acteurs la rendent singulière au point d’en conserver un souvenir et un malaise tenaces, bien après l’avoir vue.

Verdict : Pas mal

CONDOR Entertainment
105 minutes

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire