samedi 25 novembre 2017

SANG ROYAL Volumes 1, 2 et 3 de Dongzi Liu et Alejandro Jodorowski

4ème de couverture :
volume 1 : Noces sacrilèges (56 pages)
Alvar, jeune et puissant souverain, trahi par son propre cousin et laissé pour mort, reprend ses droits au terme de plusieurs années sans mémoire. Mais son retour lui révèle une trahison plus cruelle encore. Blessé, bafoué, il reconquiert son trône en imposant à tous une épouse controversée : sa propre fille.Cette tragédie Shakespearienne met en scène l'âme noire de personnages hantés par des cauchemars de feu et de sang et habités par l'obsession de la vengeance.
volume 2 : Crime et châtiment (56 pages)
Après avoir reconquit son trône, le roi Alvar a pris pour épouse Sambra, qu'il croit être sa fille. L'ancienne Reine Violena et le Prince Rador, pourris de haine, ourdissent un plan pour détruire l'amour puissant qui unit le couple royal. La lame de la vengeance amènera les deux amants sur le chemin de la jalousie et de la haine.
volume 3 : Des loups et des rois (56 pages)
Alvar est désemparé : il était enfin parvenu à la paix avec le royaume voisin, lorsque les deux vieux rois avaient fiancé leurs enfants. Tous deux se réjouissaient de voir leur futur petit-fils régner sur leurs domaines unifiés... Mais leur ingrate progéniture en a décidé autrement, et n a pas l intention de se laisser marier. C est alors que le fantôme de Sambra apparaît à Alvar, lui rappelant que, si son adultère avec un beau berger lui a valu la mort, il a aussi donné un enfant. Le petit-fils d Alvar a été ainsi élevé par des loups. Sa pureté pourra-t-elle vaincre la haine et la décadence ? Dans la suite de cette flamboyante tragédie shakespearienne, les fantômes des êtres assassinés planent encore sur le roi Alvar...

Alors, doc, verdict ? 
Une tragédie qui obsède le lecteur après avoir refermé le dernier volume. Je me suis sentie secouée, sortie de ma zone de confort et déroutée. Ce n'est pas une trilogie, tous les enjeux politiques n'ayant pas été résolus, mais effectivement, le tome 3 clôt un premier cycle. Certains sites annoncent un 4ème volume pour 2018 (soit 5 ans après le dernier), je ne sais pas si on peut vraiment compter dessus. C'est pourquoi j'apprécie que ceux déjà parus constituent une histoire complète.

Volume 1 (publié en 2010).
Spolié par un cousin ambitieux, blessé dans sa chair et son âme, affamé de vengeance et de passion incontrôlée, le roi Alvar écrit son destin qui le conduira inexorablement à sa perte.On pressent déjà que la fureur, la passion et le sang se mêleront pour créer une tragédie digne de Shakespeare. Ce premier tome est ravageur, sensuel, pervers, passionnant.
Habituellement, je n'aime pas ce type de dessin très crayonné et réaliste, mais Dongzi Liu a le talent d'exacerber la beauté physique ou la laideur intérieure des personnages, même si je le trouve particulièrement doué avec les personnages masculins. De plus, son utilisation de la lumière et des différences nuances de sépia donnent des scènes très fortes et créent une atmosphère crépusculaire parfaite pour ce récit.
Vraiment un très beau premier volet.

Volume 2 (publié en 2011).
Le premier avait planté les graines du drame, le deuxième volet en récolte les premiers fruits. De l'amour à la haine, du désir à la pitié, de l'espoir à la mort.
Le trait du dessinateur est intense, et accompagne un scénario aussi sensuel, violent que dramatique.
Alvar le roi maudit croyait enfin toucher le bonheur du doigt, il lui sera vite retiré et plus cruellement que la première fois. Et il n'y aura ni rémission, ni rédemption cette fois.
La force de cette bande dessinée réside dans l'écriture et l'illustration de ce personnage charismatique, mais aussi dans une histoire puissante, tragique et flamboyante.

Volume 3 (publié en 2013).
Les deux premiers tomes m'avaient déstabilisée, rendue accro, et il faut dire que celui-ci se sera fait désirer ! La fin du deuxième nous laissait supposer que le suivant serait sa conclusion, or il n'en est rien. Heureusement, ce tome continue certes la saga, mais propose une fin de volume digne de ce nom. Cette nouvelle génération de personnages promet de grandes choses, et devrait révéler tout son potentiel dans le volume suivant, s'il y en a un.
Les illustrations sont toujours très belles, le trait plus net, dégageant beaucoup d'émotion et de force. Le scénario est ciselé, les desseins des uns et des autres s'imbriquent pour former un jeu de pouvoir complexe. Loin de tout manichéisme, on comprend que ce sont les blessures qui forgent les hommes, pas seulement leur nature.
Bref, encore une réussite.

Verdict : beau, dramatique et intense

GLÉNAT

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