mercredi 25 décembre 2019

La vie, les réseaux sociaux, les mouettes...

Telle une plante carnivore, ce blog a besoin de sa dose de tripes au vinaigre. Rare cette année pour des raisons éminemment légitimes (flemme, feignasserie, mieux à faire/ne rien faire), je réalise en ces lendemains de fêtes vous avoir épargné mes petites vacheries. Aussi ai-je reçu l'ordonnance de m'abandonner à des instants de pure mauvaise foi comme assurance d'une bonne santé digestive, avant de commencer l'année 2020 avec des cœurs et des paillettes plein l'écran.
Les réseaux étant ce qu'ils sont (In Facebook, we trust), bienvenue dans un monde ou chaque nouveau statut privé, public ou pro repousse les limites du facepalm.

Tout d'abord, je ne pouvais commencer cet article sans manquer de soulever une vaguelette d'indigna-gna-tion auprès de tous les parents.
Chère collègue, pour 2020, je me souhaite de ne plus entendre le prénom "compte triple au scrabble" de ton gamin (plus souvent entendu que le mien en plusieurs décennies) ! Ai-je vraiment besoin de savoir que T. joue les petits dictateurs à la maison, que K croit encore au père Noël à dix ans ou que R. et K. font caca mou les nuits de pleine lune ? Non. Non merci. Non mais vraiment, non. Naaan, mais en vrai, tu veux que j'applaudisse les exploits ou tu cherches juste à rentabiliser ton don pour les prénoms à la con ? Tu ne peux pas dire "ma fille" ou "mon fils", "mon grand" ou "ma plus jeune" comme tout le monde ? Tu ne peux pas arrêter de me parler de lui/d'elle ? Tu ne peux pas arrêter de me parler tout court ?

Les réseaux n'ayant pas été en reste, j'ai croisé un certain nombre de statuts WTF-sa-mère-en-tongs-au-Fouquet's qui me permettent aujourd'hui d'en proposer un florilège amusant ! (toi aussi, amuse-toi en les recensant) Certes, je me suis souvent demandée si c'était douloureux d'être autant à côté de la plaque où s'il y avait un lot à gagner au bout de dix conneries postées.

Principe numéro un : le lecteur est chiant.
Ah tiens, le lecteur n'aime pas être frustré, ce con ! Le lecteur en a un peu marre de commencer une série que l'éditeur arrête en cours de route (merci J'AI pas LU et consorts). Alors de plus en plus souvent, le lecteur, il attend l'intégrale avant d'acheter, il sélectionne les tomes indépendants, ou il privilégie les one-shots. Méchant lecteur ! Comment ça, les multirécidivistes du tome 1 peuvent aller se noyer dans de la mayo périmée (haro sur cet auteur haineux qui sort plusieurs séries et n'en termine aucune).

Principe numéro deux : être pédant ne garantit pas le succès.
Que celui qui n'a jamais vomit sur: les auteurs US en promettant à leurs fans une éviscération à la fourchette me jette son premier Bescherelle.
Posture de l'éternel connard élitiste, comparant le dernier hit littéraire avec sa production de niche totalement perchée. L'auteur pédant aime bien ricaner en compagnie de ses pairs. Ça donne de la discussion high level Ta-race-la-prétention, à coup de verbe glorieux et style rococo classieux. Rions de ces gueux, mes braves, et sus à la vulgarité d'un succès populaire. En vérité, tout vert de jalousie, le pédant est prêt à toutes les bassesses, y compris s'essayer à l'écriture du bousin pour connaître sa minute de gloire. Manque de bol, même en version molle, sa prose reste boudée. Quand ça veut pas...

Principe numéro trois : délègue aux autres ce que tu répugnes de faire toi-même.
Aaah, la délégation des tâches... Qui n'a jamais lâché une horde de fans déchaînés aux trousses d'un lecteur récalcitrant, n'a rien vécu. Cette technique a même un petit nom : l'affichage public ou l'art de la délation sans y toucher. On publie un statut tout énervé avec suffisamment d'indices pour identifier le malotru (qui a osé détester le roman de toute une vie) ou on copie des phrases entières du commentaire délictueux. Puis on attend en buvant sa petite tisane que la horde ait débusqué l'hideux criminel du verbe (non, son synonyme n'est pas cruciverbiste). Et voilà, une version 2.0 de chasse-à-courre toute prête à être consommée. À taaable !

Principe numéro quatre : flagelle-toi, ça t'apportera peut-être des like en plus.
Appliquée par l'auteur qui s'indigne de déchirer les ventes avec de mauvais textes, alors que son nom de plume "sérieux" cultive le néant commercial, cette pratique a son petit charme. Aller jusqu'à se dénigrer parce qu'on donne au public ce qu'il a envie de lire, j'ai envie de dire que ça mérite même un bon coup de pelle dans la tronche pour réinitialiser le système.

Principe numéro cinq : ne regarde jamais dans la gamelle du voisin !
Allez, avouez, combien de lectrices comme vous et moi et de blogueuses sans influence ont méchamment gloussé en assistant à la Chute de la maison Usher, pardon, à la fin de certains partenariats avec les éditeurs ? C'était drôle, ça chialait dans tous les sens, malgré des bibliothèques entièrement constituées de livres gratos. Soyez heureuses, bande d'ingrates, Dobby, lui, n'a reçu qu'une vieille chaussette pour obtenir sa liberté !

Principe numéro six : plus je menace les autrices récalcitrantes, plus leurs "copines" parlent de moi.
Lorsque museler toute critique par l'intimidation finit par payer, ça donne envie de sortir la grosse artillerie ou le Dalloz rangé au grenier. La chute de cette histoire n'est guère glorieuse, puisqu'elle tend à démontrer qu'à user de méthodes dignes d'un proxénète bulgare, l'on obtient un consensus mollasson d'autrices en mal de ventes. Et qu'importe l'efficacité réelle du service (tu chercheras toi-même duquel il s'agit) qui ne peut pas être prouvée scientifiquement, pourvu que les mécontentes brûlent silencieusement en Enfer...

Allez, il me reste une vraie chronique à rédiger avant le nouvel an, donc on referme la parenthèse et on sourit aux mouettes.

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