dimanche 3 décembre 2017

LE JOURNAL DU COLONEL BRANDON de Amanda Grange


4ème de couverture :
« Je ne parvenais pas à détacher mes yeux de son visage. L’émotion qu’on y lisait était tour à tour ombre et lumière ; tristesse et regret ; alors la pièce disparut : je ne vis plus que Marianne jusqu’à la fin de la chanson. »
James Brandon nous livre son désespoir : la femme qu’il aime, Eliza, est contrainte d’épouser son frère. Il s’engage alors dans l’armée et s’exile aux Indes pendant de longues années.
De retour en Angleterre, il recueille la fille d’Eliza, devenue orpheline, et tombe sous le charme de l’impétueuse Miss Marianne Dashwood. Mais cette dernière lui préfère le beau Willoughby qui a déjà, par le passé, causé du tort au colonel Brandon...

Alors, doc, verdict ?
Bien que ce roman m'ait finalement changée de mes lectures favorites, j'ai eu peur de ne pas en venir à bout, peinant sur les premières pages. On va dire que le premier tiers est assez lourd à ingurgiter, bien qu'il explique en profondeur les déboires du jeune Brandon, alors étudiant en droit, face à une déception amoureuse, ce qui va bouleverser le reste de son existence.

"Raison et sentiments" est le seul roman de Jane Austen que je n'ai pas lu.
Je ne connais donc l'histoire qu'à travers l'adaptation cinématographique de 1996, or je n'avais pas particulièrement apprécié les têtes d'affiche, en dehors d'Alan-Rogue-Rickman d'ailleurs, qui incarnait le colonel Brandon avec retenue et surtout un charisme sans égal. Preuve en était qu'il avait totalement éclipsé la présence de Hugh Grant dans le rôle du fadasse Edward.
Le mystère entourant ce fier gentleman et son inclination pour Marianne était frustrant, tant son potentiel s'avérait élevé. Comment un homme si accompli en était venu à s'exiler à la campagne puis s'était amouraché d'une soeur Dashwood ?

Dans l'ensemble, si on retrouve les personnages de Jane Austen, on sent bien que l'univers n'a rien à voir avec la finesse d'analyse de l'écrivain. C'est bien écrit, et proprement traduit (Milady a fait un énorme effort de prestation), mais je regrette le travail superficiel effectué sur le personnage de Marianne. C'était l'occasion de la mettre un peu plus en avant, or elle m'est restée hermétique.
Par ailleurs, une fois le passé de Brandon expliqué, l'autrice s'en tient à la version austenienne de l'histoire, alors que tout l'intérêt d'une relecture est de développer les coulisses d'un récit archi connu.

Ce n'est pas la meilleure revisite de l'autrice, qui s'est essayée à d'autres romans d'Austen avec plus de style et d'imagination. Dommage, car il s'agissait du personnage le moins développé et paradoxalement, le plus intrigant. Heureusement, le tout reste une lecture agréable.

Verdict : Agréable mais dispensable

MILADY
384 pages

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