vendredi 22 décembre 2017

DIRTY DANCING réalisé par Wayne Blair


Synopsis :
"Eté 1963. La famille Houseman se rend en vacances à la pension Kellerman avant que la plus jeune de leurs deux filles, surnommée Bébé, ne rentre à l’université. Après avoir fait la connaissance de Max Kellerman, le propriétaire de la pension, et de son petit-fils, Bébé rencontre deux instructeurs de danse, Penny Jonhson et Johnny Castle, lors d’une soirée exclusivement réservée aux employés de la pension. Elle tombe sous le charme de Johnny, qui entretient une relation avec Vivian Pressman, une riche femme divorcée et habituée de l'établissement..."

Interprètes :
Abigail Breslin, Colt Prattes, Debra Messing, Bruce Greenwood, Nicole Scherzinger, etc.

Alors, doc, verdict ?
Si tu avais l'intention de le mater en douce et en streaming, ou pire, acheter le DVD, attends un peu.
 
Le Kurgan, grand philosophe devant l'Éternel avait déjà tout compris : There can be only one*.
C'est un peu ce que chaque spectatrice a dû penser en regardant cette décalcomanie calamiteuse du film original. Je pense même qu'elle avait le même air aimable que ce lolilol de Kurgan, en découvrant l'étendue du désastre.

Le Kurgan, donc, facétieux lutin des Highlands

Alors, que reproche-t-on à cette adaptation d'un film qui avait pour mérite principal de mettre en scène un Patrick Swayze exsudant le sex-appeal ?
De ne pas avoir su transformer un mauvais film en bon téléfilm, par exemple (aïe, pas les tomates, pas les tomaaates !). En 2017, on était en droit d'attendre des chorégraphies impeccables (moins brouillonnes que dans l'original), une romance un peu plus sexy et avant tout, un couple qui matche réellement !

Afin de stopper immédiatement la béatification du Dirty Dancing de 1987, film plutôt médiocre mais jouissif, petit rappel du délit...

Le couple mal assorti.
Jennifer Grey et Patrick Swayze ne pouvaient pas se blairer dans la vie. Ça, on l'a su bien après. Pourtant, ado devant mon écran, la romance entre Bébé et Johnny Castle me semblait déjà improbable. D'un côté, j'avais un Johnny, beau, sexy, piètre acteur mais au déhanché foooortement intéressant. Et de l'autre, une Frédérique (en VF) moche (oui, je sais, ado, on a une vision binaire assez acide). Or les regarder s'embrasser, c'était aussi crédible que James Dean roulant une pelle à Staline. Le dégoût du Swayze tout grimaçant n'avait rien de discret.
En plus, pardon, hein, mais Jennifer, elle était moche. Pétillante, charismatique, bien faite, mais moche.

Les dialogues tellement ineptes qu'ils en devenaient grandioses
"On ne laisse pas Bébé dans un coin", "Tu n'as pas besoin de courir le monde après ton destin comme un cheval sauvage"... Juste impossible à répéter dans la vie courante.
J'ai essayé.
On m'a tasée.

Des chorégraphies assez brouillonnes.
En dehors des danses "de salon" assez spectaculaires, les autres scènes avaient un côté impro pas toujours convaincant. Le seul mouvement collectif intéressant intervient lors de la danse finale, et encore, ça dure le temps d'une avancée sur 3 rangs... même le saut de l'estrade manque de panache (ben alors, on ne fait pas un triple salto en grand écart, Pat ?).

Une histoire mièvre.
Que dire des facilités du scénario, utilisant un bad boy accusé à tort, une nunuche qui séduit le bad boy sans qu'on sache comment (mais comment elle a fait, cette cruche, coooomment ?), des personnages stéréotypés, du bon sentiment, etc. Une intrigue cousue de fil blanc, en somme.

Mis à part ces légers problèmes (et parfois grâce à eux), le film était devenu culte. Le charisme des acteurs, la bande-son à tomber, la romance improbable qui faisait rêver, avaient su séduire plusieurs générations.
Jusqu'au truc diffusé hier soir...

Mais alors, c'est quoi ton problème, remake-de-Dirty-Dancing, au juste ?

Commençons par tes acteurs : Colt Prattes, alias Johnny Castle.
Y a-t-il quelqu'un (dans l'avion) pour m'expliquer ce qu'il s'est passé entre ça :

et ça ?

Trop de couches de vêtements ? Un décollement des racines surnaturel, un clonage raté ?
Quand je l'ai vu apparaître en gros plan, j'ai fait un bond en arrière. Mon canapé a eu du mal à s'en remettre. Était-ce une erreur de film, ou venait-on brutalement de révéler la filiation entre Johnny Castle et Oswald Cobblepot ?

Johnny Pingouin, fils spirituel de... (pour vérifier au plus près, un clic sur la photo)

Rappelons tout de même que Colt a été le partenaire torride de Pink dans le clip Try. Mais pourquoi est-il si nul dans ce remake de Dirty Dancing ? Mono-expressif, souple comme un parpaing, sexy comme du pain sec, et chantant comme un crooner émasculé, c'est l'erreur de casting la plus stupéfixante (oui, j'avoue, j'ai crié Stupéfix ! plusieurs fois dans la soirée).

Abigail Breslin, n'est pas Bébé.
Aussi intéressante qu'une brique, elle danse comme une brique, joue comme une brique, tombe dans les bras de son partenaire comme une brique, et n'aurait jamais gagné à Danse avec les briques (stars, je veux dire stars). Sans dec, du début à la fin, la meuf bouge comme un tronc d'arbre !
Ceci dit, les producteurs ont bien intégré l'idée d'une héroïne imparfaite (cette fois, elle est rondelette). Le problème n'en aurait pas été un dans d'autres circonstances. Mais avouez, mesdames, que vous avez toutes retenu votre souffle lors du jeté dans le lac, et du porté final. Dans les deux cas, je suis sûre d'avoir entendu les vertèbres de Colt Prattes couiner "fuck" et se barrer en boitillant.

Ton intrigue originelle ?
Fondue dans quasi 3 heures de sirop. La seule bonne idée aura été de développer la relation entre les parents de Bébé. On peut retourner le film en les prenant pour vedettes, dites ?

Les conflits avec la soeur pimbêche ? A plus du tout.
Les p'tits vieux monte-en-l'air ? A plus du tout.
La sensualité d'une danse à deux ? A plus plus du tout.

Pourtant, certaines scènes sont tellement copiées/collées qu'on ne peut s'empêcher de comparer avec la version originale. et on pleure nos chères disparues !

Le seul élément intéressant par rapport au film, réside dans le développement des parents. Le seul couple qui fonctionne, qui ferait presque vibrer, c'est celui de Debra Messing, charnelle en femme frustrée, et Bruce Greenwood, excellent en médecin rigide. À eux deux, ils apportent l'âme douce-amer d'une époque révolue, et font regretter que tout le reste ne soit jamais à la hauteur de leur jeu ni de leur présence.

Les scènes de danse sont pathétiques (la danse du pingouin de la fin, grand moment...).
Les scènes d'émotion sont pathétiques. J'avais bon espoir qu'en venant se moucher sur sa porte, Bébé se fasse gentiment rembarrer par Johnny, mais bon, on voit Furax le pingouin en sortir comme un diable, et lui rouler une pelle inattendue (on attendait alors une scène hot, qui n'est jamais venue - cette keunasse !).
L'épilogue est plus-que-pathétique, la pellicule devrait être incendiée et exorcisée. Rien que pour lui, le réalisateur mériterait de rôtir en Enfer en écoutant en boucle un concert de scie sauteuse. Cet épilogue n'apporte rien, rien, rien. Il casse tout ce qui se maintenait encore vaguement debout.
Le Titanic à côté, c'est la naufrage d'un canard en plastique dans ma baignoire !

Bref. J'ai pô aimé.

*il ne peut y en avoir qu'un

lundi 18 décembre 2017

STAR WARS ÉPISODE VIII : LES DERNIERS JEDI réalisé par Rian Johnson


Comme j'ignore le degré de spoiler au-delà duquel on va me farcir comme une dinde de Noël, petite alerte préventive : Attention, spoilers en liberté, y en a partout ! 😱

Synopsis :
Traquée par le Premier Ordre, la Résistance tente un coup de poker qui se solde par un échec cuisant et meurtrier. Décimés, ses derniers rangs trouvent refuge sur une ancienne base rebelle, pendant que Rey tente de convaincre Luke Skywalker de la prendre comme apprentie. Déchiré entre son humanité et le pouvoir obscur, Kylo Ren supporte de plus en plus mal de voir son rang remis en question, d'autant qu'un étrange lien s'est établi entre lui et Rey, ébranlant un peu plus ses certitudes...

Acteurs :
Daisy Ridley, Adam Driver, Mark Hamill, Carrie Fisher, John Boyega, etc.

Alors, doc, verdict ?
Comme beaucoup de spectateurs de la saga, j'ai grandi avec Luke, Leia et Dark Vador. Sans être ultra fan comme mes geeks de collègues, ma petite fascination "facile" pour Dark Vador est plus probablement due au côté "cool" de ce méchant charismatique qu'à un intérêt réel pour le personnage. Aussi, à chaque nouveau film venu enrichir l'univers créé par George Lukas, n'ai-je pas nourri d'attentes incommensurables. Gros avantage pour apprécier les films comme n'importe quel space opera, avec leurs défauts et leurs qualités.

Après un précédent volet assez creux sans être désagréable (essentiellement parce qu'on y retrouvait les héros de notre enfance) et un Rogue One peu transcendant, je n'espérais rien de l'épisode 8. Coup de bol, j'ai pu le voir dans d'excellentes conditions ; assise en fauteuil-club, une 3D et un son de super qualité, entourée de fans de la première heure prêts à dégainer les sabres laser. Et si eux ont été mitigés (normal, posture de fans, tout ça), je suis restée très premier degré, et l'ai beaucoup apprécié. D'abord parce que les personnages sont un peu plus approfondis, ensuite parce que le film est composé de plusieurs tableaux très différents. Enfin oui, bon. Parce qu'on voit Kylo Ren à poil. Et là, j'imagine le facepalm grandiose des fans de la première heure. Ne me remerciez pas, c'était cadeau.

Kylo Ren a gagné en densité, et son interprète, Adam Driver, en charisme. Toujours sur la brèche, entre rage, désespoir et hésitation, le personnage dévoile un appétit de pouvoir insatiable, allant ainsi au-delà des ambitions de son grand-père, dont il s'affranchit en laissant tomber le masque. Cela construit un méchant plus complexe qu'un Snoke, manichéen au possible, et donc sans grand intérêt.

Rey reste égale à elle-même. Ses épreuves nous paraissent dérisoires et déjà vues, le suspense est inexistant. Même lorsqu'elle doute de réussir, elle a cette ténacité et cette luminosité qui en font l'héroïne idéale. Le mystère de ses origines est levé, ce qui ne semble guère être un frein pour Kylo Ren, qui s'est lui-même dépouillé "à la sauvage" des liens parentaux. Out les dynasties familiales porteuses de la Force, bonjour aux autodidactes.
En revanche, l'un des énormes WTF du film, relevé à juste titre par tous les fans, c'est de voir une parfaite novice maîtriser la Force sans aucune formation (on oubliera bien vite le bac mention Jedi de Luke, totalement inutile), alors que tous les apprentis passent des années à contrôler leurs pouvoirs. À force de raccourcis, l'intrigue opte pour l'option bourrin.

L'ambiguïté entre Rey et Kylo Ren est enfin exploitée, même si elle n'est pas aboutie. Ce lien, dans lequel les âmes romantiques (dont je suis) aimeraient voir une attirance amoureuse (voir la réaction de Rey quand Kylo Ren est torse-nu) joue en fait sur deux tableaux. Et si on se fie aux précédents de la saga, qui bâcle totalement l'aspect sentimental, on peut imaginer que l'attraction irrépressible entre ces deux personnages est surtout due au besoin du Côté Obscur de se mêler à la Force, et non au besoin des deux protagonistes de mêler leurs salives. De toute façon, avec son passif, Kylo Ren ne pourra jamais se contenter d'une rédemption gentillette. Deux faces d'une même médaille, deux forces complémentaires qui ne peuvent s'unir sans s'anéantir. Aussi, dans ce contexte, je doute qu'on nous offre une romance entre ces deux personnages. On verra si l'épisode IX confirme cette direction.
En tout cas, l'attirance qu'on perçoit n'est pas tombée dans l'oubli. Beaucoup de spectateurs.rices l'ont sentie dès le Réveil de la Force. Le net a bien vite récupéré ces personnages pour en faire un couple maudit surnommé Reylo, exploité en fanart ou fanfiction.

magnifique "DeviantArt"de Nemling (cliquez pour agrandir)

Concernant les autres personnages, j'ai apprécié la présence plus soutenue de Carrie Fisher (même si le vol à la Superman était RI-DI-CULE), qui prend une dimension encore plus symbolique avec son décès à la fin du tournage. Je me demande comment cela sera intégré dans la suite.
Je ne suis pas sûre que Poe, le pilote tête brûlée ait un rôle plus consistant que figurant de luxe. Le personnage sonne creux, tout comme les suivants. Et une ola pour les gagnants à la loterie du "j'ai la poisse et j'aurais dû cramer avec mon aéronef mais on ne se débarrassera pas de moi comme ça", Finn et Rose, duo "comique" s'il en est, ne sert strictement à rien, si ce n'est apporter un peu de légèreté. Une copine de blog affichait son souhait de les voir disparaître dans d'atroces souffrances. Si son désir m'a fait marrer, je ne suis pas loin d'être d'accord avec elle.

J'ai aussi aimé les multiples tableaux, même les plus futiles (la planète casino qui sent un peu trop le carton-pâte et l'effet spécial infographique). Bien que les scènes sur cette planète n'aient pas apporté grand-chose à l'intrigue, des graines semblent avoir été semées comme le montre le final. Là encore, le film suivant devrait nous apporter des réponses. 
Certains spectateurs ont reproché le rythme longuet par moment, j'ai trouvé au contraire qu'il permettait d'installer une atmosphère propre à chaque planète. Et le côté introspectif aide à développer les personnages. D'ailleurs, Rian Johnson est friand des gros-plans, ce qui a deux conséquences ; être au plus près des émotions (mais ils sont tous à deux doigts de chialer ou quoi ?) et sans pitié pour les défauts. ^^

En revanche, niveau intrigue, il y a eu du déchet, et pas qu'un peu. D'abord parce que le degré de copié/collé avec l'Empire contre-attaque mériterait une sérieuse correction à coup d'orties et de tabasco. Tout le film est constitué de stratégies militaires foireuses, tristes symptômes des incohérences d'un scénario mâché par les studios Disney, plus avides de faire du pognon que de respecter l'univers créé par George Lucas. À ce titre, on peut craindre le pire pour l'avenir. Les producteurs commencent déjà à évoquer les nombreuses suites à venir, avec Rey, Finn et Poe. Kylo Ren n'étant jamais évoqué, on peut en déduire que l'épisode IX le pulvérisera une bonne fois pour toutes. Or, vu l'intérêt des autres personnages, la franchise nous prépare un enterrement long et pathétique, à coup de lolilol et d'action pleine de vide...

Pour avoir un détail des plantages sur ce film, je vous invite à lire le spoiler mOnumentaleuuu d'un Odieux Connard, notre maître Yoda à tous, humbles blogueurs : https://unodieuxconnard.com/2017/12/15/star-wars-episode-viii-les-derniers-jar-jar/

Parmi les surprises, on retrouve justement un maître Yoda facétieux, qui définira l'essence même du film ; un Jedi se construit par l'échec. Et en vertu des multiples batailles perdues du film, on peut en conclure que ce volet 8 est une manière pour nos héros d'apprendre de leurs erreurs. Un peu comme L'Empire contre-attaque (décidément, le copié/collé se confirme).

Toujours riche en créatures étranges, on croise les gardiennes des savoirs Jedi, les porgs, collision de pingouins et de loutres, et les jolis renards de cristal, les Vulptices (Vulptex au singulier). 

Porgs et Vulptex

Des réponses ont été données, parfois inattendues, l'histoire paraît moins linéaire, même si le scénario assez bidon est truffé d'incohérences. Par rapport au précédent, mon impression globale reste bonne. On retrouve l'exotisme de multiples univers propre aux Star Wars, et les personnages ont gagné en intensité.
En bref, j'ai passé un excellent moment.

mercredi 13 décembre 2017

IRRÉSISTIBLE ATTRACTION de Simone Elkeles


4ème de couverture :
"Pour échapper à la police de Mexico, Carlos Fuentes s'installe chez son frère Alex, qui s'est rangé des gangs dans le Colorado. Kiara, une jeune lycéenne sage, un peu garçon manqué, lui sert de guide dans ce monde policé qu'il ne connaît pas. Carlos, poussé par ses habitudes de bad-boy, ne tarde pas à replonger ; et, pour éviter la prison, il doit suivre un stage de réinsertion et accepter de vivre chez le professeur Westford, père de la jeune fille, qui a déjà sorti son frère Alex de la galère. Malgré leurs différences, les deux adolescents apprennent à se connaître et s'attirent de plus en plus. Mais Carlos, s'il veut vivre pleinement son amour pour Kiara, doit d'abord rompre une fois pour toutes avec la culture des gangs..."

Alors, doc, verdict ?
J'avoue, je ne suis fan ni du titre mièvre, ni de la couverture. Et comme le premier tome, je n'ai pas adhéré à l'épilogue que je trouve assez gnangnan.

Honnêtement, je m'attendais à un tome moins prenant que le précédent, et à l'arrivée, je l'ai nettement préféré. Le personnage de Carlos, rebelle aux réactions puériles et doté d'une sacrée tête à claque, se bonifie au fur et à mesure. À l'opposé de son frère Alejandro, torturé par son passé et embrigadé à son corps défendant dans un gang, le cadet a
initialement choisi le chemin de la délinquance, en vertu de principes moraux quelque peu élastiques...
Kiara est une bosseuse très nature et sans apprêt ; elle n'est pas dans le calcul, elle fonctionne au coup de tête et possède un humour ravageur.

On retrouve les héros du premier volet dans des rôles plus étoffés que de la simple figuration pour assurer la transition, toutefois, la raison de [spoiler !] leur rupture temporaire est bien dérisoire comparée aux épreuves vécues dans le tome 1 [fin du spoiler]

Ce que j'ai apprécié et qui détonne dans l'univers des romans sentimentaux, c'est que l'attirance n'est pas due au physique exceptionnel des protagonistes mais à la découverte mutuelle des caractères, ce qui renforce un peu plus la sympathie envers ce jeune couple. Dans la lignée du précédent, et pour coller aux standards d'une lecture "young adult", il n'y a pas d'étalage de scène de sexe, c'est reposant et n'enlève en rien la sensualité qui se dégage des rapprochements de nos tourtereaux.

De surcroit, les dialogues percutants et incisifs ainsi que des scènes de pure comédie apportent une fraîcheur indéniable. J'ai franchement ri à plusieurs reprises ! L'excellent premier tome était nimbé d'une certaine "noirceur", celui-ci est certes plus superficiel mais correspond mieux à la personnalité du couple principal.
Il suffit d'imaginer la scène surréaliste d'un membre de gang latino au sang chaud et à la culture machiste avérée, se retrouvant au milieu d'une équipe d'ultimate, composée de coéquipiers complètement barrés et on ne peut plus gays ! ^^
J'ai aussi adoré le personnage de Kurt, pourtant cliché ultime dans la catégorie meilleur pote, mais dont l'entrain et la répartie en font un des éléments comiques les plus évidents.

Un roman qui se lit d'une traite, sans temps mort, sans pages inutiles, extrêmement divertissant qui va combler sans problème les attentes d'un lectorat romantique.

Verdict : Coup de coeur ! 💖

LA MARTINIÈRE
416 pages

PS : je ne chroniquerai pas le 3ème tome Irrésistible fusion. Arrivée à une centaine de pages, l'impression globale assez mitigée m'a poussé à abandonner ma lecture.


IRRÉSISTIBLE ALCHIMIE de Simone Elkeles


4ème de couverture :
"Brittany est belle, intelligente et douce. Elle sort avec le capitaine de l'équipe de football. Alex, terriblement séduisant, est connu pour être un membre du dangereux gang des Latino Blood. Tous les oppose jusqu'à à ce cours de chimie et ce travail imposé en binôme. Au-delà des apparences, Alex et Brittany se rapprochent. Leur attirance, plus forte que les préjugés et les interdits pourrait bien changer leur avenir, mais à quel prix ?"

Alors, doc, verdict ?
Impossible de lâcher les pages avant de lire le mot FIN !
Ce roman m'a donné envie de partager deux références cinématographiques. Prenez une dosette de ESPRITS REBELLES, une pincée de WEST SIDE STORY agitez le tout, et hop, premier volet d'une trilogie. Soit une belle histoire d'amour entre le membre d'un gang latino et une jeune américaine issue de la bonne société wasp.

Ce n'est ni niais, ni sirupeux, c'est sexy sans être explicite, c'est par moment drôle grâce aux dialogues percutants, c'est aussi émouvant et super facile à lire. On alterne les chapitres racontés respectivement par Brittany et Alejandro, ce qui permet de développer l'empathie avec les héros. Ils sont entourés par de nombreux personnages, qui, sans être très développés, n'en restent pas moins indispensables pour créer un semblant d'entourage crédible.

Bon, la première page du premier chapitre débutant par Barbie/Brittany est un condensé de niaiserie et de superficialité. J'ai cru me retrouver avec un mauvais calque du personnage d'Elena de la saga littéraire VAMPIRE DIARY que j'ai en horreur. Ça m'a crispée, j'ai failli refermer ce roman aussi sec, mais à travers ces quelques lignes rose-bonbon, transparaissait déjà  la faille derrière les paillettes de cette vie parfaite. Mon sentiment mitigé s'est donc vite estompé en découvrant l'environnement familial de l'héroïne.

Initialement destiné à un public adolescent et jeune  adulte, j'ai pourtant été happée par ce joli récit, et me suis jetée sur le 2ème tome (il a survécu, merci pour lui). Bizarre toutefois cette fin genre Harry Potter 20 ans plus tard, qui ne s'imposait pas et n'apporte pas grand chose, sinon le risque de bloquer l'imaginaire de la lectrice.

Verdict : un joli roman sentimental

LA MARTINIÈRE
416 pages

samedi 9 décembre 2017

ALPHA OPS TOME 1 : SOUS L'UNIFORME de Emmy Curtis


4ème de couverture :
"Beth doit la vie à James Walker. Lorsqu'elle a été touchée sur un champ de bataille en Afghanistan, c'est lui qui l'a portée, inconsciente, loin du danger. Neuf mois plus tard, quelques jours à peine avant de repartir au front, Beth rencontre son sauveur par hasard, et l'alchimie qui opérait entre eux se réveille aussitôt. Quand il l'invite à passer un week-end à faire de l'escalade avec lui, elle accepte. Sans savoir que cette invitation va la plonger au coeur de la famille Walker, dont la soeur aînée se marie, dont le père dirige la CIA et qui reçoit des menaces de mort."

Alors, doc, verdict ?
Voilà, voilà, voilà.
Tout a commencé par une entrée en matière totalement surréaliste. En plein combat, non, tu ne penses pas à la dentelle qui dépasse du treillis de ta collègue. Non ! Tu penses à sauver ta peau et la sienne, mettre tes gars à l'abri, t'exfiltrer sans trop de casse. Tu flippes en voyant tes munitions diminuer, incapable de situer un ennemi invisible, priant pour que les renforts surviennent avant de ne ramener que des cadavres, mais non. Mater le soutif ou la culotte de ta voisine n'est pas vraiment ta priorité, surtout quand elle se vide de son sang !
Pour le reste, je veux bien croire que l'armée US fonctionne différemment de la nôtre... mais les imprécisions, notamment en matière d'avancement et de grade me semblent venir directement de la traduction et de la méconnaissance du milieu. En revanche, d'autres éléments sonnent juste, ce mélange de vrai/faux a fini par me dérouter.

Par ailleurs, celles qui voulaient un vrai military romance vont être déçues. le contexte militaire n'est finalement qu'un prétexte. On a une scène de guerre en début pour poser les relations entre nos deux héros, puis une seconde à la fin pour causer une petite palpitation avant l'épilogue.
Au milieu, on a une histoire très classique dans un environnement familial miné (mais finalement peu développé). Les parents auraient pu se montrer plus présents et bien plus cruels, là ils ne servent à rien, ils ne constituent même pas un véritable obstacle à franchir. Quant aux "grands vilains", ils manquent de substance, de fond, de noirceur. D'ailleurs, les interactions entre romance et thriller sont très mal amenées, les scènes d'action semblent parachutées pour pimenter une intrigue plate et convenue, elles ne s'intègrent pas dans le récit.

On est loin du romantic suspens promis par le résumé. Il n'y a pas vraiment de tension, le rythme est loin d'être haletant, les personnages sont assez creux et la tension érotique plus proche d'une bluette que d'une romance érotique.
Quant au style littéraire, c'est très basique, peu recherché et parfois mal tourné.

C'est distrayant sans être convaincant, mais c'est surtout totalement vain.

Verdict :Sans intérêt

MILADY
504 pages

dimanche 3 décembre 2017

LE JOURNAL DU COLONEL BRANDON de Amanda Grange


4ème de couverture :
« Je ne parvenais pas à détacher mes yeux de son visage. L’émotion qu’on y lisait était tour à tour ombre et lumière ; tristesse et regret ; alors la pièce disparut : je ne vis plus que Marianne jusqu’à la fin de la chanson. »
James Brandon nous livre son désespoir : la femme qu’il aime, Eliza, est contrainte d’épouser son frère. Il s’engage alors dans l’armée et s’exile aux Indes pendant de longues années.
De retour en Angleterre, il recueille la fille d’Eliza, devenue orpheline, et tombe sous le charme de l’impétueuse Miss Marianne Dashwood. Mais cette dernière lui préfère le beau Willoughby qui a déjà, par le passé, causé du tort au colonel Brandon...

Alors, doc, verdict ?
Bien que ce roman m'ait finalement changée de mes lectures favorites, j'ai eu peur de ne pas en venir à bout, peinant sur les premières pages. On va dire que le premier tiers est assez lourd à ingurgiter, bien qu'il explique en profondeur les déboires du jeune Brandon, alors étudiant en droit, face à une déception amoureuse, ce qui va bouleverser le reste de son existence.

"Raison et sentiments" est le seul roman de Jane Austen que je n'ai pas lu.
Je ne connais donc l'histoire qu'à travers l'adaptation cinématographique de 1996, or je n'avais pas particulièrement apprécié les têtes d'affiche, en dehors d'Alan-Rogue-Rickman d'ailleurs, qui incarnait le colonel Brandon avec retenue et surtout un charisme sans égal. Preuve en était qu'il avait totalement éclipsé la présence de Hugh Grant dans le rôle du fadasse Edward.
Le mystère entourant ce fier gentleman et son inclination pour Marianne était frustrant, tant son potentiel s'avérait élevé. Comment un homme si accompli en était venu à s'exiler à la campagne puis s'était amouraché d'une soeur Dashwood ?

Dans l'ensemble, si on retrouve les personnages de Jane Austen, on sent bien que l'univers n'a rien à voir avec la finesse d'analyse de l'écrivain. C'est bien écrit, et proprement traduit (Milady a fait un énorme effort de prestation), mais je regrette le travail superficiel effectué sur le personnage de Marianne. C'était l'occasion de la mettre un peu plus en avant, or elle m'est restée hermétique.
Par ailleurs, une fois le passé de Brandon expliqué, l'autrice s'en tient à la version austenienne de l'histoire, alors que tout l'intérêt d'une relecture est de développer les coulisses d'un récit archi connu.

Ce n'est pas la meilleure revisite de l'autrice, qui s'est essayée à d'autres romans d'Austen avec plus de style et d'imagination. Dommage, car il s'agissait du personnage le moins développé et paradoxalement, le plus intrigant. Heureusement, le tout reste une lecture agréable.

Verdict : Agréable mais dispensable

MILADY
384 pages

vendredi 1 décembre 2017

MIDNIGHT, TEXAS saison 1

Synopsis :
"Simples mortels, passez votre chemin ! On pourrait traverser la bourgade de Midnight sans la remarquer... Mais c'est justement là que Manfred Bernardo, jeune médium extralucide, a décidé de s'installer pour trouver la tranquillité. Pourtant, l'endroit est peuplé d'êtres énigmatiques et inquiétants comme Fiji, la sorcière locale qui habite en face de chez lui et qui possède un chat un peu étrange, on encore son voisin Bobo Winthrop, qui tient un magasin de prêt sur gage. Bien que Manfred trouve les habitants de Midnight plutôt accueillants, il découvre peu à peu que chacun cache bien des secrets..."

Interprètes :
François Arnaud, Parisa Fitz-Henley, Peter Mensah, Arielle Kebbel, Dylan Bruce...

Alors, doc, verdict ?
Hélas. Trois fois hélas, le miracle n'aura pas eu lieu.
Rendue folle d'impatience par les teasers alléchants de la série, je m'étais jetée sur les trois romans de Charlaine Harris pour mieux en appréhender l'univers. Inutilement longue, plate, manquant de rythme et de fluidité, cette trilogie m'avaient terriblement déçue.  Malgré tout, j'espérais qu'avec l'obligation de tenir sur une saison complète, la série soit mieux construite, plus dense et surtout plus approfondie.
 
Or on retrouve EXACTEMENT  les mêmes défauts que dans les romans. C'est plat, les scénarios n'ont rien d'innovant, les personnages assez creux à la base, sont médiocrement interprétés (surtout le terne François Arnaud ou la bad girl de service pas du tout crédible jouée par Arielle Kebbel).

Il n'y a aucune tension dramatique, aucune surprise, aucune sensualité non plus. De toute façon, les romans n'ont rien à voir avec True Blood sur cette question-là.
Ça manque aussi de punch et de suspense. Pire, ça flirte parfois avec le ridicule (dialogues ineptes, scènes portenawak, jeu outrancier).
Le plus dommage, c'est l'absence d'humour. La série se prend dramatiquement au sérieux, sans que ce soit compensé par d'autres qualités (un scénario travaillé, un style plus graphique ou des personnages approfondis, par exemple).

Tout n'est pas à jeter. J'ai apprécié les éléments fantastiques, paradoxalement plus présents que dans les bouquins, et l'introduction d'êtres surnaturels supplémentaires (le terminator angélique, la succube).
Tout le pitch repose sur l'alchimie entre les habitants de Midnight, et sur ce point, je les ai trouvés mieux assortis que dans les romans. Les échanges sont plus fluides, les relations plus naturelles.

Un mot sur la musique, que ce soit le générique, le thème final ou le fond musical, elle n'est ni moderne ni remarquable, inefficace pour créer un climax.

En bref, une première saison qui promettait beaucoup et qui s'avère sans intérêt.

Verdict : sans nuance, sans saveur, oubliable. 😡

NBC UNIVERSAL
10 épisodes