lundi 18 décembre 2017

STAR WARS ÉPISODE VIII : LES DERNIERS JEDI réalisé par Rian Johnson


Comme j'ignore le degré de spoiler au-delà duquel on va me farcir comme une dinde de Noël, petite alerte préventive : Attention, spoilers en liberté, y en a partout ! 😱

Synopsis :
Traquée par le Premier Ordre, la Résistance tente un coup de poker qui se solde par un échec cuisant et meurtrier. Décimés, ses derniers rangs trouvent refuge sur une ancienne base rebelle, pendant que Rey tente de convaincre Luke Skywalker de la prendre comme apprentie. Déchiré entre son humanité et le pouvoir obscur, Kylo Ren supporte de plus en plus mal de voir son rang remis en question, d'autant qu'un étrange lien s'est établi entre lui et Rey, ébranlant un peu plus ses certitudes...

Acteurs :
Daisy Ridley, Adam Driver, Mark Hamill, Carrie Fisher, John Boyega, etc.

Alors, doc, verdict ?
Comme beaucoup de spectateurs de la saga, j'ai grandi avec Luke, Leia et Dark Vador. Sans être ultra fan comme mes geeks de collègues, ma petite fascination "facile" pour Dark Vador est plus probablement due au côté "cool" de ce méchant charismatique qu'à un intérêt réel pour le personnage. Aussi, à chaque nouveau film venu enrichir l'univers créé par George Lukas, n'ai-je pas nourri d'attentes incommensurables. Gros avantage pour apprécier les films comme n'importe quel space opera, avec leurs défauts et leurs qualités.

Après un précédent volet assez creux sans être désagréable (essentiellement parce qu'on y retrouvait les héros de notre enfance) et un Rogue One peu transcendant, je n'espérais rien de l'épisode 8. Coup de bol, j'ai pu le voir dans d'excellentes conditions ; assise en fauteuil-club, une 3D et un son de super qualité, entourée de fans de la première heure prêts à dégainer les sabres laser. Et si eux ont été mitigés (normal, posture de fans, tout ça), je suis restée très premier degré, et l'ai beaucoup apprécié. D'abord parce que les personnages sont un peu plus approfondis, ensuite parce que le film est composé de plusieurs tableaux très différents. Enfin oui, bon. Parce qu'on voit Kylo Ren à poil. Et là, j'imagine le facepalm grandiose des fans de la première heure. Ne me remerciez pas, c'était cadeau.

Kylo Ren a gagné en densité, et son interprète, Adam Driver, en charisme. Toujours sur la brèche, entre rage, désespoir et hésitation, le personnage dévoile un appétit de pouvoir insatiable, allant ainsi au-delà des ambitions de son grand-père, dont il s'affranchit en laissant tomber le masque. Cela construit un méchant plus complexe qu'un Snoke, manichéen au possible, et donc sans grand intérêt.

Rey reste égale à elle-même. Ses épreuves nous paraissent dérisoires et déjà vues, le suspense est inexistant. Même lorsqu'elle doute de réussir, elle a cette ténacité et cette luminosité qui en font l'héroïne idéale. Le mystère de ses origines est levé, ce qui ne semble guère être un frein pour Kylo Ren, qui s'est lui-même dépouillé "à la sauvage" des liens parentaux. Out les dynasties familiales porteuses de la Force, bonjour aux autodidactes.
En revanche, l'un des énormes WTF du film, relevé à juste titre par tous les fans, c'est de voir une parfaite novice maîtriser la Force sans aucune formation (on oubliera bien vite le bac mention Jedi de Luke, totalement inutile), alors que tous les apprentis passent des années à contrôler leurs pouvoirs. À force de raccourcis, l'intrigue opte pour l'option bourrin.

L'ambiguïté entre Rey et Kylo Ren est enfin exploitée, même si elle n'est pas aboutie. Ce lien, dans lequel les âmes romantiques (dont je suis) aimeraient voir une attirance amoureuse (voir la réaction de Rey quand Kylo Ren est torse-nu) joue en fait sur deux tableaux. Et si on se fie aux précédents de la saga, qui bâcle totalement l'aspect sentimental, on peut imaginer que l'attraction irrépressible entre ces deux personnages est surtout due au besoin du Côté Obscur de se mêler à la Force, et non au besoin des deux protagonistes de mêler leurs salives. De toute façon, avec son passif, Kylo Ren ne pourra jamais se contenter d'une rédemption gentillette. Deux faces d'une même médaille, deux forces complémentaires qui ne peuvent s'unir sans s'anéantir. Aussi, dans ce contexte, je doute qu'on nous offre une romance entre ces deux personnages. On verra si l'épisode IX confirme cette direction.
En tout cas, l'attirance qu'on perçoit n'est pas tombée dans l'oubli. Beaucoup de spectateurs.rices l'ont sentie dès le Réveil de la Force. Le net a bien vite récupéré ces personnages pour en faire un couple maudit surnommé Reylo, exploité en fanart ou fanfiction.

magnifique "DeviantArt"de Nemling (cliquez pour agrandir)

Concernant les autres personnages, j'ai apprécié la présence plus soutenue de Carrie Fisher (même si le vol à la Superman était RI-DI-CULE), qui prend une dimension encore plus symbolique avec son décès à la fin du tournage. Je me demande comment cela sera intégré dans la suite.
Je ne suis pas sûre que Poe, le pilote tête brûlée ait un rôle plus consistant que figurant de luxe. Le personnage sonne creux, tout comme les suivants. Et une ola pour les gagnants à la loterie du "j'ai la poisse et j'aurais dû cramer avec mon aéronef mais on ne se débarrassera pas de moi comme ça", Finn et Rose, duo "comique" s'il en est, ne sert strictement à rien, si ce n'est apporter un peu de légèreté. Une copine de blog affichait son souhait de les voir disparaître dans d'atroces souffrances. Si son désir m'a fait marrer, je ne suis pas loin d'être d'accord avec elle.

J'ai aussi aimé les multiples tableaux, même les plus futiles (la planète casino qui sent un peu trop le carton-pâte et l'effet spécial infographique). Bien que les scènes sur cette planète n'aient pas apporté grand-chose à l'intrigue, des graines semblent avoir été semées comme le montre le final. Là encore, le film suivant devrait nous apporter des réponses. 
Certains spectateurs ont reproché le rythme longuet par moment, j'ai trouvé au contraire qu'il permettait d'installer une atmosphère propre à chaque planète. Et le côté introspectif aide à développer les personnages. D'ailleurs, Rian Johnson est friand des gros-plans, ce qui a deux conséquences ; être au plus près des émotions (mais ils sont tous à deux doigts de chialer ou quoi ?) et sans pitié pour les défauts. ^^

En revanche, niveau intrigue, il y a eu du déchet, et pas qu'un peu. D'abord parce que le degré de copié/collé avec l'Empire contre-attaque mériterait une sérieuse correction à coup d'orties et de tabasco. Tout le film est constitué de stratégies militaires foireuses, tristes symptômes des incohérences d'un scénario mâché par les studios Disney, plus avides de faire du pognon que de respecter l'univers créé par George Lucas. À ce titre, on peut craindre le pire pour l'avenir. Les producteurs commencent déjà à évoquer les nombreuses suites à venir, avec Rey, Finn et Poe. Kylo Ren n'étant jamais évoqué, on peut en déduire que l'épisode IX le pulvérisera une bonne fois pour toutes. Or, vu l'intérêt des autres personnages, la franchise nous prépare un enterrement long et pathétique, à coup de lolilol et d'action pleine de vide...

Pour avoir un détail des plantages sur ce film, je vous invite à lire le spoiler mOnumentaleuuu d'un Odieux Connard, notre maître Yoda à tous, humbles blogueurs : https://unodieuxconnard.com/2017/12/15/star-wars-episode-viii-les-derniers-jar-jar/

Parmi les surprises, on retrouve justement un maître Yoda facétieux, qui définira l'essence même du film ; un Jedi se construit par l'échec. Et en vertu des multiples batailles perdues du film, on peut en conclure que ce volet 8 est une manière pour nos héros d'apprendre de leurs erreurs. Un peu comme L'Empire contre-attaque (décidément, le copié/collé se confirme).

Toujours riche en créatures étranges, on croise les gardiennes des savoirs Jedi, les porgs, collision de pingouins et de loutres, et les jolis renards de cristal, les Vulptices (Vulptex au singulier). 

Porgs et Vulptex

Des réponses ont été données, parfois inattendues, l'histoire paraît moins linéaire, même si le scénario assez bidon est truffé d'incohérences. Par rapport au précédent, mon impression globale reste bonne. On retrouve l'exotisme de multiples univers propre aux Star Wars, et les personnages ont gagné en intensité.
En bref, j'ai passé un excellent moment.

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