4ème de couverture
Volume 1 : Le château des mille roses
Volume 2 : L'ultime pétale
"Belle, jolie jeune fille, vit dans un hameau avec sa mère et ses deux petits frères espiègles. Lasse de cette vie rurale, elle rêve d'explorer le monde. Un rêve qui va l'amener à découvrir l'amour de la manière la plus étrange qui soit."
Alors, doc, verdict ?
C’est
avec beaucoup d’excitation que j’attendais ce second volet des
aventures de Mirabelle (la Belle) et de la Bête. Repoussée
plusieurs fois, la date de sortie aurait pu se transformer en
arlésienne (ceux qui ont poireauté des années pour le tome 2 de
Songes de Terry Dodson sauront de quoi je parle), mais heureusement,
cette petite attente n’aura pas entamé mon plaisir.
Déclinée
en deux tomes, cette ré-écriture du conte s’est servie du potentiel érotique de l’histoire originelle pour livrer une
œuvre charnelle et mélancolique. Ne connaissant pas le reste de la
collection, je vais d’ailleurs me laisser tenter par une autre
revisite, peut-être Cendrillon.
En
privilégiant une version sombre du conte, Trif a accentué les
éléments dramatiques [SPOILERS : la malédiction résulte d’un
crime et non d’une simple impolitesse, le happy-end est nuancé],
se détachant des « mignonneries » Disney ou Cocteau,
tout en écartant l’aspect poétique/magique pour en sortir un
matériau plus âpre.
Le
choix d’inverser les rôles en obligeant la Belle à séduire la Bête est très
intéressant. La Bête se protège, elle n’est jamais aimable ni
dans une démarche galante. Mais elle est honnête et protectrice. C’est la Belle qui doit faire ses
preuves pour devenir « l’Élue ».
Cela a pourtant
poussé l’auteur à faire un choix en matière de point de vue,
puisque les sentiments de la Bête envers la Belle ne sont jamais
franchement exprimés. Si l’on comprend bien que la beauté de
Mirabelle est un atout, on a du mal à discerner ce qui a fait la
différence entre elle et la fée dans le tête de la Bête. Peut-être est-ce dû au besoin de Mirabelle d’apprivoiser la Bête pour lever la malédiction. Pourtant, elle ne le fait pas par générosité d'âme, mais avec une part d'égoïsme, étant tombée amoureuse du physique de la version "prince". Donc très superficiel. Son évolution est d'autant mieux amenée qu'elle surprend lorsque Belle révèle son amour alors que la situation a sérieusement empiré.
Mais je regrette deux points, dont l'un purement technique ; la
police de caractère des phases narratives (hors bulles de dialogues)
est illisible. Cet italique jouant sur le style "écriture à la plume sur
parchemin" est loin d'être judicieux dans le genre pattes de mouche. Je devais me
coller le nez contre la page pour décrypter le texte (et ce ne sont pas mes progressives qui ont aidé au décryptage). Éventuellement, en
taille plus grande, l'idée aurait été sympa, mais là, non, juste non !
Je ne comprends même pas que l'effort n'ait pas été porté sur le second
volume, alors que le problème avait été signalé dès le premier.
Le deuxième regret concerne les illustrations érotiques.
J’ai été surprise (et je l’avoue, déçue) par le décalage existant entre les scènes solitaires de Mirabelle (où la chair y est exposée crument), et celles de la Bête, y compris les scènes de couple (avec l’utilisation abusive de clairs-obscurs aux ombres parfois stratégiquement placées, ou de cadrages éloignés ou de chorégraphies softs). Cet excès de pudeur sélectif m’a un peu frustrée en tant que lectrice adulte.
J’ai été surprise (et je l’avoue, déçue) par le décalage existant entre les scènes solitaires de Mirabelle (où la chair y est exposée crument), et celles de la Bête, y compris les scènes de couple (avec l’utilisation abusive de clairs-obscurs aux ombres parfois stratégiquement placées, ou de cadrages éloignés ou de chorégraphies softs). Cet excès de pudeur sélectif m’a un peu frustrée en tant que lectrice adulte.
D’autant
qu’un clin-d’œil final semble privilégier un public féminin.
D’un
point de vue purement formel, j’ai aimé le coup de crayon de Trif.
C’est propre, simple et efficace. Le style réaliste très européen
des personnages reste attractif (même si on retrouve ce problème récurrent de visages déformés ou peu ressemblants d’une vignette à
l’autre).
Pour
conclure, c’est une belle BD érotique sur un thème alléchant, avec quelques défauts, mais de belles qualités.
Verdict : Du bon boulot !
TABOU Éditions
48 pages
64 pages
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