4ème de couverture
"Que faire quand
on est une adolescente et que le monde s’écroule autour de soi ?
C’est la question qui se pose à Marion, seize ans, que rien ne
préparait à une telle catastrophe. Lors d’un voyage scolaire au
camp de travail du Struthof, certains de ses camarades et de ses
professeurs sont frappés par un mal étrange.
Alors que l’épidémie
se répand, elle essaie d’y échapper, en compagnie d’un groupe
d’amis rescapés. Mais sans l’aide d’adultes, la tâche va
s’avérer délicate et la vie en communauté pas si aisée que
cela."
Alors doc, verdict ?
Premier volume d'une
trilogie d'épouvante, ORIGINES prend pour héros un groupe
d'adolescents fuyant une pandémie déclenchée lors de la visite
d'un ancien camp de concentration dans les Vosges (le Struthof, pour
ceux que le sujet intéresse).
Cela aura été une
lecture divertissante et angoissante, bien-sûr, grâce à son thème
"survival zombie" parfaitement exploité.
Toutefois, certains
points m'ont moins convaincue.
La mise en place m'a
semblé très longue. Certes, elle installe le climax (menace
planant au-dessus d'une classe entière), mais j'ai trouvé que cette
première partie manquait de rythme et qu'elle s'arrêtait sur trop
de personnages. J'aurais aimé les découvrir au fur et à mesure des
évènements (et de leur "utilité" pour faire avancer le
récit).
Trop de figurants, ça
fout le bordel dans le dispositif.
Deuxième point qui m'a
laissé perplexe : les dialogues.
Ils sont très longs,
trop explicatifs, et manquent de spontanéité dans la bouche
d'adolescents. Pour mon oeil de quadra, on dirait des discussions
entre adultes qui tentent de jouer les "jeunes". Par
ailleurs, ça n'a pas l'ironie mordante employée par les nouvelles
générations.
Troisième point
bloquant, Marion, le personnage principal.
Malgré la narration à
la première personne censée renforcer l'identification, elle m'a
parue peu réaliste. Parfois très adulte (mais pas dans le bon
timing), souvent agaçante, elle donne l'impression d'être un
catalogue de traits de caractère assemblés pour constituer une
jeune fille "stéréotypée".
Ce manque de nuance rend
l'alternance entre ses monologues égocentrés et ses actes, peu
naturelle. Ce problème se retrouve d'ailleurs dans les autres
personnages, qui restent caricaturaux. Heureusement, certains
finiront par tirer leur épingle du jeu (mais pas dans cette
trilogie).
Dernier souci, j'ai été
surprise par l'élimination d'un des personnages à gros potentiel.
Moins manichéen que ses camarades, ses interventions et sa
personnalité relançaient l'intérêt pour ce groupe disparate.
Ok, cela peut ressembler
à un catalogue de mauvais points, pourtant ce roman recèle de
qualités essentielles non négligeables.
Ce serait dommage de ne
pas tenter le coup.
Techniquement, le texte
est "propre", et contient de petites références sympa en
guise d'introduction de chaque nouveau chapitre. S'agissant d'un
ebook, la maison d'édition a rendu un bon travail numérique.
D'un point de vue formel,
le style est excellent, abouti. De plus, Denis Labbé connaît
parfaitement les codes du genre et maîtrise son décors, qu'il
utilise avec beaucoup d'efficacité pour restituer les sensations de
ses personnages.
C'est justement
l'utilisation des Vosges qui m'a le plus plu. La fuite à travers ces
vastes forêts et ces petits villages exhale une peur due à leur
proximité géographique. C'est toujours agréable de tomber sur un
roman de genre qui situe son action en France.
J'ai aussi eu le
sentiment d'être intégrée au groupe et d'être acculée dans les
mêmes espaces confinés.
J'ai donc bien retrouvé
la tension propre à ce genre, ce sentiment de désespoir et
d'inéluctabilité qui serrent la gorge à chaque nouvelle page
tournée.
Un premier tome qui,
malgré des points perfectibles selon moi, est passionnant et donne
envie de poursuivre le cauchemar.
Verdict : donne envie de
lire le suivant
ÉDITIONS DU CHAT NOIR
277 pages en numérique
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire