dimanche 1 octobre 2017

LES ERRANTS 1 : ORIGINES de Denis Labbé

4ème de couverture
"Que faire quand on est une adolescente et que le monde s’écroule autour de soi ? C’est la question qui se pose à Marion, seize ans, que rien ne préparait à une telle catastrophe. Lors d’un voyage scolaire au camp de travail du Struthof, certains de ses camarades et de ses professeurs sont frappés par un mal étrange.
Alors que l’épidémie se répand, elle essaie d’y échapper, en compagnie d’un groupe d’amis rescapés. Mais sans l’aide d’adultes, la tâche va s’avérer délicate et la vie en communauté pas si aisée que cela."

Alors doc, verdict ?
Premier volume d'une trilogie d'épouvante, ORIGINES prend pour héros un groupe d'adolescents fuyant une pandémie déclenchée lors de la visite d'un ancien camp de concentration dans les Vosges (le Struthof, pour ceux que le sujet intéresse).

Cela aura été une lecture divertissante et angoissante, bien-sûr, grâce à son thème "survival zombie" parfaitement exploité.
Toutefois, certains points m'ont moins convaincue.

La mise en place m'a semblé très longue. Certes, elle installe le climax (menace planant au-dessus d'une classe entière), mais j'ai trouvé que cette première partie manquait de rythme et qu'elle s'arrêtait sur trop de personnages. J'aurais aimé les découvrir au fur et à mesure des évènements (et de leur "utilité" pour faire avancer le récit).
Trop de figurants, ça fout le bordel dans le dispositif.

Deuxième point qui m'a laissé perplexe : les dialogues.
Ils sont très longs, trop explicatifs, et manquent de spontanéité dans la bouche d'adolescents. Pour mon oeil de quadra, on dirait des discussions entre adultes qui tentent de jouer les "jeunes". Par ailleurs, ça n'a pas l'ironie mordante employée par les nouvelles générations.

Troisième point bloquant, Marion, le personnage principal.
Malgré la narration à la première personne censée renforcer l'identification, elle m'a parue peu réaliste. Parfois très adulte (mais pas dans le bon timing), souvent agaçante, elle donne l'impression d'être un catalogue de traits de caractère assemblés pour constituer une jeune fille "stéréotypée".
Ce manque de nuance rend l'alternance entre ses monologues égocentrés et ses actes, peu naturelle. Ce problème se retrouve d'ailleurs dans les autres personnages, qui restent caricaturaux. Heureusement, certains finiront par tirer leur épingle du jeu (mais pas dans cette trilogie).

Dernier souci, j'ai été surprise par l'élimination d'un des personnages à gros potentiel. Moins manichéen que ses camarades, ses interventions et sa personnalité relançaient l'intérêt pour ce groupe disparate.

Ok, cela peut ressembler à un catalogue de mauvais points, pourtant ce roman recèle de qualités essentielles non négligeables.
Ce serait dommage de ne pas tenter le coup.

Techniquement, le texte est "propre", et contient de petites références sympa en guise d'introduction de chaque nouveau chapitre. S'agissant d'un ebook, la maison d'édition a rendu un bon travail numérique.

D'un point de vue formel, le style est excellent, abouti. De plus, Denis Labbé connaît parfaitement les codes du genre et maîtrise son décors, qu'il utilise avec beaucoup d'efficacité pour restituer les sensations de ses personnages.
C'est justement l'utilisation des Vosges qui m'a le plus plu. La fuite à travers ces vastes forêts et ces petits villages exhale une peur due à leur proximité géographique. C'est toujours agréable de tomber sur un roman de genre qui situe son action en France.
J'ai aussi eu le sentiment d'être intégrée au groupe et d'être acculée dans les mêmes espaces confinés.

J'ai donc bien retrouvé la tension propre à ce genre, ce sentiment de désespoir et d'inéluctabilité qui serrent la gorge à chaque nouvelle page tournée.
Un premier tome qui, malgré des points perfectibles selon moi, est passionnant et donne envie de poursuivre le cauchemar.

Verdict : donne envie de lire le suivant

ÉDITIONS DU CHAT NOIR
277 pages en numérique


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