mardi 7 novembre 2017

MAFIA & SÉDUCTION TOME 1 : LE PROFESSIONNEL de Kresley Cole



4ème de couverture :
"Espérant retrouver la trace de ses parents biologiques, Natalie Porter engage un détective privé, dont elle demeure bientôt sans nouvelles. La réponse à ses questions, c'est le troublant Aleksandr Sevastyan qui va la lui apporter. Chef de la mafia russe, tueur à gages professionnel, Aleksandr a pour mission de l'escorter jusqu'à son père véritable. Son arrivée à Moscou éveille alors les convoitises les plus perfides. Mais le petit jeu voluptueux qui s'installe entre Natalie et son impitoyable garde du corps n'est-il pas plus dangereux encore ?"

Alors doc, verdict ?
Mafia russe + romance érotique + Kresley Cole = potentiel incroyable.
Sur le papier, l'union des trois annonçait un carton absolu. Le résultat n'en est que plus décevant.

La mafia russe. Soit un immense vivier encore inexploité d'hommes rudes, sauvages, aux tatouages sexy, dont les principes moraux détonnent avec notre sensibilité européenne. Loin de la sophistication d'une mafia italienne très codifiée, cette organisation criminelle venue du froid (et très compliquée à infiltrer), provoque autant de fascination que de crainte.
Il était logique que ses membres finissent par intéresser la romance, toujours en recherche de mâles alpha à se mettre sous la dent.

Pourquoi cela n'a pas fonctionné, ici ?

Parce que Kresley Cole s'est contentée de quelques recherches superficielles sur la Bratva, en y mêlant un peu de vocabulaire russe pour faire illusion. Mais au fond, on ne croit pas une seconde à cette dynastie moscovite du crime "propre". D'ailleurs, le récit se contente d'effleurer le milieu sans en approfondir les enjeux et l'univers poisseux si particulier (pas faute d'avoir des films sur le sujet : Les promesse de l'ombre, Little Odessa, etc.) .

Parce que la qualité de la traduction, de la relecture et de la mise en page de la version numérique est juste dégueulasse ! Indigne d'une maison d'édition comme J'AI LU. Quant à l'emploi du passé composé comme temps de narration, il s'avère tout bonnement inapproprié et maladroit.
Quelques exemples illustrant les problèmes rencontrés :
La première fois qu'est écrit "union non consumée", on croit à une erreur. À la seconde, on est dépité. Les fautes sont "spectaculaires" (fuck aux accords du participe passé). Les répétions et tics de langage finissent par fatiguer (l'héroïne passe son temps à "enrouler ses orteils" à la moindre excitation). Les retraits des dialogues sont trop importants comme ceux des paragraphes, rendant la mise en page désagréable à suivre avec un sentiment d'amateurisme. La lecture numérique a modernisé tout ça, il est temps de se mettre à la page.

Fautes et mise en page, la preuve en image (pour agrandir, il suffit de cliquer sur la photo).

Parce que l'histoire est juste un prétexte pour livrer des scènes érotiques (sulfureuses, certes), et que l'intrigue flirte allégrement avec l'option timbre-poste, et que son manque d'ambition est indigne d'une autrice aussi sensationnelle que Kresley Cole.

Parce que la notion de consentement y est encore une fois piétinée, au point de vouloir virer Natalie de son job d'héroïne, pour dindasserie irrécupérable.

Parce que le personnage d'Aleksandr se contente du minimum syndical en mode cliché du gros dur : mutique, ténébreux et obsessionnel avant d'être pris d'une frénésie d'aveu et de pleurnicheries dans les dernières pages.

Parce que les personnages secondaires font de la figuration, y compris le père de Natalie.

Pourquoi je n'ai pas tout jeté.

Parce que j'ai trouvé la frénésie sexuelle de Natalie rafraîchissante (pour une fois que l'héroïne harcèle le héros, ça change), et sa soumission loin d'être passive. Elle a du caractère, même si ça reste une dinde, fondant au premier signe de faiblesse de sa brutasse.

Parce que ça reste une lecture divertissante, facile, et diablement érotique.

Pour conclure, je n'ai pas du tout été convaincue par ce premier volume de la trilogie Mafia & Séduction (les tomes suivants se penchent sur les frères d'Aleksandr). Ça ne m'a pas pas donné envie d'en savoir plus.
Par ailleurs, je n'adhère vraiment plus à la politique de publication de tous ces grands groupes concernant les collections destinées au lectorat féminin. Ras-le-bol d'être méprisée à ce point (oui, oui, enjeux commerciaux, bit-lit qui se casse la gueule, romances faciles pour public de grues, etc.). 
Bref, il est temps de sortir le troisième tome de l'excellente saga des Arcanes (de Kresley Cole), au lieu de faire traduire des romans médiocres, les gars !

Verdict : Grosse déception 😠

J'AI LU
400 pages

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