4ème de couverture :
"Désavoué par sa lignée, Vhif devient l’un des guerriers les plus
violents de la Confrérie. Même s’il est en couple et a des projets pour
l’avenir, sa vie lui semble vide, car il ne peut vivre avec celui qu’il
aime... Blay, après avoir longtemps nourri des sentiments non partagés
pour Vhif, a enfin réussi à tourner la page. Bien que le sort semble
s’être ligué contre eux, ils se retrouvent tous deux à combattre les
nouveaux ennemis de la Confrérie. Vhif apprendra alors le véritable sens
du mot « courage » et découvrira que rien ne peut séparer deux êtres
destinés l’un à l’autre..."
Alors, doc, verdict ?
Il
fallait bien que ça arrive, même si ce n’est pas la première
fois avec JR Ward. Si j’ai bien aimé sa déclinaison plus YA de sa série vedette,
l’Héritage de la Dague Noire,
sa seconde série dérivée Anges déchus,
pourtant dans le même univers, était si peu convaincante qu’après
deux tomes, j’avais jeté l’éponge. Et bien avec celui-ci, je
suis désormais à deux doigts d’abandonner la Confrérie.
Si
l’idée du couple de Qhuinn/Vhif (Vifh ? Vihf ? Hvif ?)
et Blay était prometteuse, au fil du temps, le personnage de Vhif a
amorcé un virage moins sympathique. Ici, l’homme est en pleine
remise en question, ce qui le rend de nouveau attachant. Blay, quant
à lui, est plus en retrait. Amoureux mais lucide, il nourrit une
grande méfiance envers les revirements de son meilleur ami, bien que
celui-ci se montre ouvertement demandeur. Le rapport de force s’est
donc inversé et confirme la place de roc dans le couple.
Mais alors,
pourquoi n’ai-je pas aimé ce tome-ci ?
La mise en place du
couple est plutôt longue, et la vulgarité de leurs ébats m’a
semblé disproportionnée (à ce rythme, ils vont noyer le château
sous le sperme, et péter tout le mobilier). De plus, ces deux hommes
se dissimulent des trucs totalement stupides. Ce procédé sert
visiblement à diluer la romance principale au milieu d’une
multitude de sous-intrigues.
Et justement, le roman est constitué
d’une succession de scènes très (trop) courtes, qui s’arrêtent
en plein cœur de l’action. Ce choix narratif casse le rythme au
lieu de le rendre haletant. Du coup, j’ai passé
mon temps à survoler les chapitres, m’arrêtant seulement sur les
scènes qui m’intéressaient. Paradoxalement, ma lecture n’en a
pas été plus rapide, mais plus laborieuse, même
si le fil de ces histoires suit une chronologie cohérente.
En tout cas, les épisodes « éradicateurs »
s’avèrent franchement sans intérêt.
Certains
personnages secondaires appelés à prendre une importance de premier
plan manquent d’originalité et d’aspérité, comme des
caricatures de mâles alpha, sans piment ni sex-appeal. Trez et son
crush facile pour une élue, c’est du déjà vu, quant à son
frère, iAm, il n’a aucune substance. Hélas, il faudra en passer
par eux pour bénéficier de scènes-clé sur les autres personnages
(Xcor et Ahssaut).
Cette fois, la misogynie ambiante m’a
estomaquée. Prise de conscience tardive, me répliquera-t-on.
Certes. Peut-être qu’en frottant un couple gay, et de sauvages
guerriers (les salopards) à la séduction vulgaire et sournoise (si on suit la direction prise par l'autrice) de
femmes en manque, ce défaut s’est révélé de façon encore plus
flagrante. Ou peut-être qu’aujourd’hui, j’y suis plus
sensible. Chez Ward, les humaines sont en grande
majorité assimilées à des « putes » (dans le texte),
et les vampires à des « femelles » sacrées (parce que
vierges, ou de sang pur, voire royal). Ça se vérifie par la façon
qu’ont les « mâles » de gérer (régenter) la vie de
leur entourage féminin. Entre ceux qui veulent les enfermer pour
« leur bien », ceux qui grognent dès qu’un gars
éternue de l’autre côté de la planète (quant à la notion même
de consentement, elle est exterminée lorsque le mâle décide de
passer en mode séduction), c’est un festival de machisme
lourdingue.
Qu’ai-je apprécié malgré tout dans ce tome ?
En
restant totalement honnête, le sentiment global qui prévaut reste
la déception. Elle affadit toutes les qualités du roman. Et
pourtant, il y en a.
L’introduction surprise d’un nouveau
personnage surgi du passé de Vhif et particulièrement mal en point m’a soufflée. J’espère
en apprendre plus par la suite.
Tout alpha stéréotypé qu’il
soit, le récemment venu Ahssaut (Assaulth ? Assauht ?),
développe des pistes intéressantes. Le voir dégoter une mate un
peu originale, et l’attacher à lui lors d’une scène très provocante, relance l’intérêt. J’avoue être intriguée par la
façon dont l’autrice va gérer son évolution. Va-t-on encore
transformer un salaud en agneau ?
Et bien évidemment, on suit
Xcor, le plus sauvage et étrangement, le moins manichéen de tous
les mâles, dans sa quête pour renverser le Roi Kolher. Bien-sûr,
je déplore un peu qu’il ait fondu pour l’éternelle blonde
éthérée (Miss-chiantissime-Perfection sacrée), mais ce schéma
amoureux prend sens autour de l’antinomie des deux personnages. On
a là tous les ingrédients d’un drame à la Roméo
et Juliette. Le volume qui leur est consacré,
est déjà sorti en VF (mais à 25€ le grand format, c’est no
way). J’attends la version poche avec impatience.
Pourquoi
continuer à lire la Confrérie ?
Parce que j’ai bon espoir
que J.R. Ward retrouve la flamme des débuts, ou qu’elle ne tarde
pas trop avant de livrer un ultime épisode, pour clôturer sa série
en beauté (et avant le volume de trop).
PS, la réflexion con du
jour : où est la logique du H dans les prénoms ? Ça va
me faire mon week-end, tiens !
Verdict : Grosse déception
MILADY
771 pages
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