dimanche 1 avril 2018

LA CONFRÉRIE DE LA DAGUE NOIRE 11 : L'AMANT DÉSIRÉ de J.R. Ward


4ème de couverture :
"Désavoué par sa lignée, Vhif devient l’un des guerriers les plus violents de la Confrérie. Même s’il est en couple et a des projets pour l’avenir, sa vie lui semble vide, car il ne peut vivre avec celui qu’il aime... Blay, après avoir longtemps nourri des sentiments non partagés pour Vhif, a enfin réussi à tourner la page. Bien que le sort semble s’être ligué contre eux, ils se retrouvent tous deux à combattre les nouveaux ennemis de la Confrérie. Vhif apprendra alors le véritable sens du mot « courage » et découvrira que rien ne peut séparer deux êtres destinés l’un à l’autre..."

Alors, doc, verdict ?
Il fallait bien que ça arrive, même si ce n’est pas la première fois avec JR Ward. Si j’ai bien aimé sa déclinaison plus YA de sa série vedette, l’Héritage de la Dague Noire, sa seconde série dérivée Anges déchus, pourtant dans le même univers, était si peu convaincante qu’après deux tomes, j’avais jeté l’éponge. Et bien avec celui-ci, je suis désormais à deux doigts d’abandonner la Confrérie.
Si l’idée du couple de Qhuinn/Vhif (Vifh ? Vihf ? Hvif ?) et Blay était prometteuse, au fil du temps, le personnage de Vhif a amorcé un virage moins sympathique. Ici, l’homme est en pleine remise en question, ce qui le rend de nouveau attachant. Blay, quant à lui, est plus en retrait. Amoureux mais lucide, il nourrit une grande méfiance envers les revirements de son meilleur ami, bien que celui-ci se montre ouvertement demandeur. Le rapport de force s’est donc inversé et confirme la place de roc dans le couple.
Mais alors, pourquoi n’ai-je pas aimé ce tome-ci ?
La mise en place du couple est plutôt longue, et la vulgarité de leurs ébats m’a semblé disproportionnée (à ce rythme, ils vont noyer le château sous le sperme, et péter tout le mobilier). De plus, ces deux hommes se dissimulent des trucs totalement stupides. Ce procédé sert visiblement à diluer la romance principale au milieu d’une multitude de sous-intrigues.
Et justement, le roman est constitué d’une succession de scènes très (trop) courtes, qui s’arrêtent en plein cœur de l’action. Ce choix narratif casse le rythme au lieu de le rendre haletant. Du coup, j’ai passé mon temps à survoler les chapitres, m’arrêtant seulement sur les scènes qui m’intéressaient. Paradoxalement, ma lecture n’en a pas été plus rapide, mais plus laborieuse, même si le fil de ces histoires suit une chronologie cohérente. En tout cas, les épisodes « éradicateurs » s’avèrent franchement sans intérêt.
Certains personnages secondaires appelés à prendre une importance de premier plan manquent d’originalité et d’aspérité, comme des caricatures de mâles alpha, sans piment ni sex-appeal. Trez et son crush facile pour une élue, c’est du déjà vu, quant à son frère, iAm, il n’a aucune substance. Hélas, il faudra en passer par eux pour bénéficier de scènes-clé sur les autres personnages (Xcor et Ahssaut).
Cette fois, la misogynie ambiante m’a estomaquée. Prise de conscience tardive, me répliquera-t-on. Certes. Peut-être qu’en frottant un couple gay, et de sauvages guerriers (les salopards) à la séduction vulgaire et sournoise (si on suit la direction prise par l'autrice) de femmes en manque, ce défaut s’est révélé de façon encore plus flagrante. Ou peut-être qu’aujourd’hui, j’y suis plus sensible. Chez Ward, les humaines sont en grande majorité assimilées à des « putes » (dans le texte), et les vampires à des « femelles » sacrées (parce que vierges, ou de sang pur, voire royal). Ça se vérifie par la façon qu’ont les « mâles » de gérer (régenter) la vie de leur entourage féminin. Entre ceux qui veulent les enfermer pour « leur bien », ceux qui grognent dès qu’un gars éternue de l’autre côté de la planète (quant à la notion même de consentement, elle est exterminée lorsque le mâle décide de passer en mode séduction), c’est un festival de machisme lourdingue.
Qu’ai-je apprécié malgré tout dans ce tome ?
En restant totalement honnête, le sentiment global qui prévaut reste la déception. Elle affadit toutes les qualités du roman. Et pourtant, il y en a.
L’introduction surprise d’un nouveau personnage surgi du passé de Vhif et particulièrement mal en point m’a soufflée. J’espère en apprendre plus par la suite.
Tout alpha stéréotypé qu’il soit, le récemment venu Ahssaut (Assaulth ? Assauht ?), développe des pistes intéressantes. Le voir dégoter une mate un peu originale, et l’attacher à lui lors d’une scène très provocante, relance l’intérêt. J’avoue être intriguée par la façon dont l’autrice va gérer son évolution. Va-t-on encore transformer un salaud en agneau ?
Et bien évidemment, on suit Xcor, le plus sauvage et étrangement, le moins manichéen de tous les mâles, dans sa quête pour renverser le Roi Kolher. Bien-sûr, je déplore un peu qu’il ait fondu pour l’éternelle blonde éthérée (Miss-chiantissime-Perfection sacrée), mais ce schéma amoureux prend sens autour de l’antinomie des deux personnages. On a là tous les ingrédients d’un drame à la Roméo et Juliette. Le volume qui leur est consacré, est déjà sorti en VF (mais à 25€ le grand format, c’est no way). J’attends la version poche avec impatience.
Pourquoi continuer à lire la Confrérie ?
Parce que j’ai bon espoir que J.R. Ward retrouve la flamme des débuts, ou qu’elle ne tarde pas trop avant de livrer un ultime épisode, pour clôturer sa série en beauté (et avant le volume de trop).
PS, la réflexion con du jour : où est la logique du H dans les prénoms ? Ça va me faire mon week-end, tiens !

Verdict : Grosse déception

MILADY
771 pages

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire